Les langues autochtones au Canada

Date de diffusion : le 29 mars 2023

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Faits saillants

  • En 2021, environ 237 420 Autochtones au Canada ont déclaré pouvoir parler une langue autochtone assez bien pour tenir une conversation, ce qui représente une baisse de 10 750 (-4,3 %) par rapport à 2016. Il s’agit de la première baisse depuis que des données comparables ont commencé à être recueilles en 1991.
  • Le nombre d’Autochtones ayant déclaré une langue autochtone comme la première langue apprise à la maison durant l’enfance continue de baisser. Il y avait 184 170 Autochtones dont la langue maternelle était une langue autochtone en 2021, en baisse de 14 120 locuteurs (-7,1 %) par rapport à 2016.
  • Le nombre et la proportion des locuteurs d’une langue autochtone qui ont appris cette langue comme langue seconde continuent de s’accroître. Plus du quart (27,7 %) des locuteurs d’une langue autochtone en 2021 avaient appris cette langue comme langue seconde, en hausse par rapport au taux de 24,8 % enregistré en 2016.
  • Étant donné que plus de 70 langues autochtones sont parlées au Canada, les expériences sont très variées à l’échelle du pays. Bien que la plupart des langues autochtones aient enregistré des baisses, certaines langues autochtones ont connu une revitalisation accompagnée d’une grande croissance proportionnelle depuis 2016. Par exemple, le nombre d’Autochtones qui parlent le haisla, l’halkomelem, l’haeltzuk et le michif a augmenté du tiers pour chaque langue (33,3 %) ou plus depuis 2016.

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Introduction

Les peuples autochtones ont toujours insisté sur l’importance de la langue en tant qu’outil principal pour partager et transmettre la culture, la vision du monde et les valeurs aux générations futures (Assemblée des Premières Nations, 2019). Le droit à la langue a été décrit à l’article 13 (paragraphe 1) de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones : « Les peuples autochtones ont le droit de revivifier, d’utiliser, de développer et de transmettre aux générations futures leur histoire, leur langue, leurs traditions orales, leur philosophie, leur système d’écriture et leur littérature, ainsi que de choisir et de conserver leurs propres noms pour les communautés, les lieux et les personnes » (Nations Unies, 2007).

À l’heure actuelle, plus de 70 langues autochtones distinctes sont parlées par les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit au Canada. Selon l’Atlas des langues en danger dans le monde de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), toutes les langues autochtones parlées au Canada sont considérées comme étant à risque, classées dans les catégories de langue vulnérable, en danger, sérieusement en danger ou en situation critiqueNote 1 (C. Moseley, 2010). Selon la Commission de vérité et réconciliation du Canada (volume 5, 2015), cette situation est le résultat des effets intergénérationnels du génocide culturel et des politiques colonialistes discriminatoires, notamment les pensionnats autochtones, dont le but était de détruire les cultures et les langues autochtones en retirant de force les enfants autochtones de leurs familles et en imposant leur assimilation par la punition et l’humiliation pour tous ceux qui parlaient des langues autochtones.

La Loi sur les langues autochtones a été adoptée en 2019 pour préserver, promouvoir et revitaliser les langues autochtones au Canada et pour soutenir les peuples autochtones dans leurs efforts visant à se réapproprier leurs langues et à les revitaliser, les maintenir et les renforcer (Loi sur les langues autochtones, 2019). L’UNESCO a proclamé la période allant de 2022 à 2032 la Décennie internationale des langues autochtones, afin d’attirer l’attention sur l’érosion désastreuse de ces langues et sur l’impérieuse nécessité de préserver et de promouvoir ces langues à l’échelle nationale et partout dans le monde (UNESCO, 2021).

À l’aide des données du Recensement de la population de 2021, le présent article examine les langues autochtones parlées par les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit au Canada, et met en lumière la diversité des langues autochtones par région géographiqueNote 2.

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Réserves et établissements partiellement dénombrés dans le cadre du Recensement de la population de 2021

Dans le cadre du Recensement de la population de 2021, 63 subdivisions de recensement définies comme des réserves et des établissements ont été partiellement dénombrés. Pour ces réserves et établissements, le dénombrement des logements n’a pas été autorisé ou n’a pas pu être complété pour diverses raisons, y compris les évacuations en raison des feux de forêt ou les restrictions d’accès liées à la pandémie de COVID-19.

Le dénombrement partiel des réserves et des établissements peut avoir une plus grande incidence sur le nombre de locuteurs de certaines langues par rapport à d’autres. Par exemple, la langue tsuu t’ina et les langues iroquoises, comme le mohawk et le cayuga, sont sous-estimées puisque les réserves et les établissements associées à ces langues n’ont pas participé au recensement. À l’échelle régionale, d’autres langues peuvent être plus touchées que d’autres.

Les calculs de la croissance dans le présent document sont effectués en tenant compte des réserves et des établissements partiellement dénombrés.

Concepts des langues autochtones dans le recensement

Dans le présent article, les « locuteurs de langues autochtones » ou les personnes qui peuvent « parler une langue autochtone » sont les personnes qui ont déclaré une ou plusieurs langues autochtones à la question de recensement suivante : « Quelle(s) langue(s), autre(s) que le français ou l’anglais, cette personne connaît-elle assez bien pour soutenir une conversation? » Il n’y a aucune question de suivi concernant les niveaux de compétence. Plus de détails sur les niveaux de compétence déclarés à l’égard des langues autochtones, y compris les niveaux inférieurs au niveau requis pour tenir une conversation, sont disponibles dans le cadre de l’Enquête auprès des peuples autochtones (EAPA). Les données de l’EAPA de 2022 seront disponibles en 2024.

Les « locuteurs d’une langue maternelle autochtone » sont les personnes qui ont déclaré une ou plusieurs langues autochtones à la question suivante : « Quelle est la langue que cette personne a apprise en premier lieu à la maison dans son enfance et qu’elle comprend encore? ».

Les « locuteurs d’une langue autochtone comme langue seconde » désignent les personnes qui ont déclaré connaître assez bien une langue autochtone pour soutenir une conversation, mais qui n’ont pas déclaré une langue maternelle autochtone.

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Le nombre d’Autochtones qui peuvent parler une langue autochtone diminue pour la première fois depuis que des données comparables ont commencé à être recueillies en 1991

En 2021, environ 237 420 Autochtones au Canada ont déclaré connaître assez bien une langue autochtone pour pouvoir soutenir une conversation, en baisse de 10 750 locuteurs (-4,3 %) par rapport aux données recueillies en 2016. Il s’agit de la première baisse depuis que des données comparables ont commencé à être recueillies en 1991. Le pourcentage d’Autochtones qui peuvent parler une langue autochtone a diminué de façon constante au fil du temps. En 2021, 13,1 % de la population autochtone ont déclaré connaître assez bien une langue autochtone pour soutenir une conversation, en baisse comparativement à 15,0 % en 2016, à 17,2 % en 2011 et à 21,4 % en 2006.

Cette baisse de locuteurs des langues autochtones est attribuable à une diminution continue du nombre d’Autochtones qui ont une langue autochtone comme langue maternelle. La langue maternelle est la première langue apprise à la maison durant l’enfance et encore comprise par la personne. En 2021, 184 170 Autochtones avaient une langue maternelle autochtone, en baisse de 14 120 (-7,1 %) par rapport à 2016. Il est évident que les générations plus jeunes sont moins susceptibles d’avoir une langue maternelle autochtone que les générations plus âgées.

Un plus grand nombre d’Autochtones apprennent une langue autochtone comme langue seconde

Le nombre et la proportion des locuteurs d’une langue autochtone qui ont appris cette langue comme langue seconde continuent de s’accroître. Au total, 65 680 Autochtones ont déclaré parler une langue autochtone, mais n’ont pas déclaré avoir une langue maternelle autochtone. Cela laisse entendre qu’ils ont appris cette langue comme langue seconde. Les locuteurs d’une langue autochtone comme langue seconde représentent plus du quart (27,7 %) de tous les locuteurs des langues autochtones, en hausse de 4 100 locuteurs (+6,7 %) par rapport à 2016, année au cours de laquelle 24,8 % des locuteurs d’une langue autochtone avaient appris cette langue comme langue seconde.

Graphique 1 Le Québec compte la plus forte proportion de locuteurs d’une langue autochtone à l’échelle nationale

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Premières Nations , Métis, Inuit, Réponses autochtones multiples et
réponses autochtones non comprises ailleurs et Identité non autochtone, calculées selon Nombre de locuteurs d’une langue autochtone unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Premières Nations Métis Inuit Réponses autochtones multiples et
réponses autochtones non comprises ailleurs
Identité non autochtone
Nombre de locuteurs d’une langue autochtone
Nunavut 50 10 25 050 135 410
Territoires du Nord-Ouest 4 230 255 665 170 65
Yukon 665 15 25 10 105
Colombie-Britannique 14 595 690 90 335 845
Alberta 28 995 2 505 150 425 830
Saskatchewan 31 250 2 950 45 415 410
Manitoba 32 780 815 155 390 260
Ontario 26 750 605 720 420 1 350
Québec 33 590 370 13 280 1 790 1 135
Nouveau-Brunswick 3 295 15 100 45 115
Nouvelle-Écosse 5 640 50 40 70 130
Île-du-Prince-Édouard 120 0 10 0 20
Terre-Neuve-et-Labrador 1 820 20 670 95 65

Les langues autochtones sont parlées dans l’ensemble du Canada. En 2021, 14 villesNote 3 comptaient plus de 1 000 résidents qui parlaient une langue autochtone (graphique 2).

Winnipeg comptait la plus importante communauté de locuteurs d’une langue autochtone au Canada, surtout les membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone (4 710).

Edmonton comptait le plus grand nombre de Métis qui pouvaient parler une langue autochtone (620), même si la ville comptait une plus petite population de Métis que Winnipeg.

Ottawa–Gatineau comptait la plus importante population d’Inuit qui pouvaient parler une langue autochtone (600 locuteurs), suivie de Montréal (360 locuteurs).

Graphique 2 Plus de 5000 personnes à Winnipeg peuvent parler une langue autochtone

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Premières Nations , Métis, Inuit, Réponses autochtones multiples et
réponses autochtones non comprises ailleurs et Identité non autochtone, calculées selon Nombre de locuteurs d’une langue autochtone unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Premières Nations Métis Inuit Réponses autochtones multiples et
réponses autochtones non comprises ailleurs
Identité non autochtone
Nombre de locuteurs d’une langue autochtone
Regina 825 95 30 50 45
Thompson 1 070 20 0 35 35
Toronto 780 85 35 35 225
Montréal 545 40 355 20 305
Calgary 1 360 120 30 50 115
Vancouver 1 425 105 40 60 170
Ottawa–Gatineau 880 60 600 40 225
Thunder Bay 1 770 25 0 0 40
Prince Albert 2 355 225 0 35 60
Saskatoon 2 185 370 10 60 70
Sept-Îles 2 645 45 55 285 15
Cap-Breton 3 425 0 0 20 30
Edmonton 3 765 620 70 130 280
Winnipeg 4 715 330 100 50 120

La plupart des membres des Premières Nations qui parlent une langue autochtone vivent dans une réserve

Parmi les 183 790 membres des Premières Nations ayant déclaré parler une langue autochtone en 2021, plus des deux tiers (67,8 %) vivaient dans une réserve, ce qui met en lumière l’importance de la vie communautaire pour la rétention linguistique. Étant donné que la plupart des résidents des réserves sont des membres des Premières Nations, il peut être plus facile d’apprendre et de conserver une langue autochtone lorsqu’on la parle et qu’on l’entend au quotidien. En 2021, 39,8 % des membres des Premières Nations qui vivaient dans une réserve pouvaient parler une langue autochtone, comparativement à 8,0 % de ceux qui vivaient hors réserve (graphique 3).

Graphique 3 Les membres des Premières Nations vivant dans une réserve sont beaucoup plus susceptibles de parler une langue autochtone que ceux vivant hors réserve

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Canada, Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Québec, Ontario, Manitoba, Saskatchewan, Alberta et Colombie-Britannique, calculées selon Pourcentage des membres des Premières Nations qui peuvent parler une langue autochtone (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada Terre-Neuve-et-Labrador Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse Nouveau-Brunswick Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique
Pourcentage des membres des Premières Nations qui peuvent parler une langue autochtone (%)
Dans une réserve 39,8 62,4 15,4 50,3 35,0 78,6 34,1 39,1 37,7 41,2 18,1
Hors réserve 8,0 1,0 2,4 4,3 4,5 7,0 5,0 12,1 16,2 11,2 4,2

Plusieurs langues autochtones en danger en Colombie-Britannique enregistrent un taux de croissance considérable depuis 2016

La diversité des langues autochtones est plus marquée en Colombie-Britannique. Il y a 22 langues des Premières Nations qui sont déclarées presque exclusivement en Colombie-Britannique, et plus de 90 % de leurs locuteurs habitaient dans cette province. C’est en Colombie-Britannique où l’on retrouve principalement trois familles linguistiques distinctes (les langues salishennes, les langues tshimshennes et les langues wakashanes) ainsi que deux langues isolées (le haïda et le ktunaxa [kutenai]) qui n’ont aucun lien avec une autre langue. Bon nombre de ces langues comptent moins de 1 000 locuteurs.

En 2021, la Colombie-Britannique comptait 180 085 membres des Premières Nations. De ce nombre, 14 595 connaissaient assez bien une langue autochtone pour soutenir une conversation, en baisse de 7,1 % par rapport à 2016. Plus de la moitié (58,1 %) des membres des Premières Nations qui parlaient une langue autochtone en Colombie-Britannique l’ont apprise comme langue seconde plus tard au cours de leur vie, en hausse par rapport au pourcentage de 52,1 % observé en 2016. Il s’agit de la plus importante proportion d’apprenants d’une langue seconde dans l’ensemble du pays.

En Colombie-Britannique, 5,1 % des enfants des Premières Nations âgés de 14 ans ou moins pouvaient parler une langue autochtone, comparativement à plus de 1 adulte sur 5 âgé de 65 et plus (21,1 %).

Toutefois, cela n’était pas le cas pour toutes les langues. Par exemple, la proportion des enfants des Premières Nations en Colombie-Britannique qui pouvaient parler le squamish était 1,3 fois plus élevé que celle des personnes âgées. De même, l’halkomelem était plus souvent parlé par les enfants âgés de 14 ans et moins que par des adultes âgés de 65 ans et plus.

Plusieurs langues des Premières Nations en danger qui sont principalement parlées en Colombie-Britannique ont connu un nouvel essor, y compris le haeltzuk (en hausse de 173,9 %; +200 locuteurs) et le haisla (en hausse de 57,1 %; +100 locuteurs).

Tableau 1
La plupart des langues autochtones parlées en Colombie-Britannique ont moins de 1000 utilisateurs parmi les membres des Premières Nations
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de La plupart des langues autochtones parlées en Colombie-Britannique ont moins de 1000 utilisateurs parmi les membres des Premières Nations. Les données sont présentées selon Langues autochtones sélectionnées (titres de rangée) et Colombie-Britannique, 2021 et Variation par rapport à 2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langues autochtones sélectionnées Colombie-Britannique
2021 Variation par rapport à 2016
nombre pourcentage
Dakelh (Porteur) 1 495 -24,7
Halkomelem 1 300 33,3
Gitxsan (Gitksan) 1 080 -13,9
Nisga'a 1 025 0,5
Secwepemctsin (Shuswap) 1 010 -14,4
Langues cries 920 -16,0
Tsilhqot’in (Chilcotin) 830 -14,9
Kwak’wala (Kwakiutl) 730 27,0
Syilx (Okanagan) 635 -19,1
Nuu-chah-nulth (Nootka) 635 23,3
Lillooet 570 -26,0
Ntlakapamux (Thompson) 460 13,6
Tsimshian 425 4,9
Squamish 335 21,8
Heiltsuk 315 173,9
Haisla 275 57,1
Straits 270 -21,7
Wetsuwet’en-Babine 230 17,9
Tahltan 215 -14,0
Dane-zaa (Castor) 205 -16,3
Haida 190 -56,3
Ktunaxa (Kutenai) 185 12,1
Tse'khene (Sekani) 130 -27,8
Tlingit 20 -66,7

Un peu plus de la moitié des membres des Premières Nations qui parlent une langue autochtone habitent dans les provinces des Prairies

Au total, 93 030 membres des Premières Nations ont déclaré pouvoir parler une langue autochtone en Alberta, en Saskatchewan et au Manitoba en 2021, ce qui représente un peu plus de la moitié (50,6 %) de tous les membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone au Canada.

En 2021, on a observé une baisse du nombre de membres des Premières Nations (-4,9 %; -4 770) qui pouvaient parler une langue autochtone dans les Prairies par rapport à cinq ans plus tôt, principalement en raison du vieillissement de la population des locuteurs d’une langue maternelle autochtone. Par exemple, les membres des Premières Nations âgés de 65 ans et plus (54,6 %) étaient quatre fois plus susceptibles de parler une langue autochtone que les enfants âgés de 14 ans ou moins (13,7 %). Cette tendance a été observée dans chacune des provinces des Prairies.

En 2021, 28 725 membres des Premières Nations dans les provinces des Prairies avaient appris une langue autochtone comme langue seconde, en hausse de 7,0 % (+1 890 locuteurs) par rapport à 2016. Près du tiers (30,9 %) des membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone dans les Prairies ont appris cette langue comme langue seconde, en hausse par rapport au taux de 27,4 % enregistré en 2016.

Parmi les membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone dans les provinces des Prairies, plus de 3 personnes sur 5 (61,4 %) parlaient une langue crie (57 135 personnes). Néanmoins, les langues cries ont connu le recul le plus marqué en ce qui a trait au nombre de locuteurs (-4 890; -7,9 %) depuis 2016. On a aussi observé une baisse des membres des Premières Nations qui parlaient des langues ojibwées (-875 locuteurs; -8,7 %) ou le déné (-860 locuteurs; -8,3 %).

À l’inverse, la langue pied-noir a connu la plus forte croissance parmi les langues des Premières Nations dans les provinces des Prairies en 2021, en hausse de 1 025 locuteurs (+18,9 %) par rapport à 2016.

Tableau 2
Le cri est la langue autochtone la plus parlée parmi les membres des Premières Nations dans les provinces des Prairies
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Le cri est la langue autochtone la plus parlée parmi les membres des Premières Nations dans les provinces des Prairies. Les données sont présentées selon Langues autochtones sélectionnées (titres de rangée) et Provinces des Prairies, Manitoba, Saskatchewan, Alberta, 2021 et Variation par rapport à 2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langues autochtones sélectionnées Provinces des Prairies Manitoba Saskatchewan Alberta
2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016
nombre pourcentage nombre pourcentage nombre pourcentage nombre pourcentage
Langues cries 57 135 -7,9 15 520 -11,0 22 730 -7,4 18 880 -5,9
Dene 9 515 -8,3 835 -4,0 7 010 -7,7 1 670 -12,6
Langues ojibwées 9 225 -8,7 7 060 -11,5 1 230 -2,8 935 8,1
Oji-Cri 8 905 11,0 8 865 10,9 15 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 30 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Pied-noir 6 450 18,8 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 10 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 6 440 18,9
Dakota 1 400 -3,4 835 11,3 375 -8,5 185 -35,1
Stoney 865 10,2 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 15 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 855 11,0
Langues esclaves-lièvre 360 30,9 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 360 30,9
Assiniboine 325 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 10 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 185 Note ..: indisponible pour une période de référence précise 130 Note ..: indisponible pour une période de référence précise
Mitchif 190 123,5 40 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 135 125,0 15 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Tsuu T’ina (Sarsi)Tableau 2 Note 1 165 73,7 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 165 73,7

L’Ontario affiche la plus forte croissance en matière d’acquisition d’une langue autochtone comme langue seconde chez les membres des Premières Nations

Parmi les membres des Premières Nations qui habitaient en Ontario, un peu plus de 1 personne sur 10 (10,7 %, soit 26 750 des 251 030 membres des Premières Nations qui vivent dans la province) pouvait parler une langue autochtone en 2021, en baisse de 2 770 locuteurs (-9,4 %) par rapport à 2016. Un peu plus de 2 membres des Premières Nations sur 5 en Ontario qui parlaient une langue autochtone (40,7 %; 10 895 personnes), parlaient une langue autochtone comme langue seconde, en hausse de 18,9 % par rapport à 2016, année au cours de laquelle 31,0 % des locuteurs parlaient une langue autochtone comme langue seconde. Il s’agit du rythme de croissance le plus rapide parmi tous les locuteurs de langue seconde autochtone dans l’ensemble du pays.

Les membres des Premières Nations âgés de 65 ans et plus en Ontario étaient deux fois plus susceptibles de parler une langue autochtone que les enfants des Premières Nations âgés de 14 ans ou moins (17,6 % par rapport à 7,5 %).

Chez les membres des Premières Nations en Ontario, les langues autochtones les plus couramment parlées étaient les langues ojibwées (14 535 locuteurs).

L’oji-cri s’est classé au deuxième rang des langues les plus couramment parlées, malgré sa baisse notable de 15,6 % (-1 140 locuteurs) par rapport à 2016.

Les langues cries se sont classées au troisième rang en importance en ce qui a trait aux langues autochtones les plus couramment parlées par les membres des Premières Nations en Ontario (4 790 locuteurs).

Le nombre de personnes qui parlaient l’anicinabemowin (famille linguistique algonquienne) a diminué du tiers depuis 2016. En 2021, 120 membres des Premières Nations ont déclaré connaître assez bien cette langue pour soutenir une conversation, ce qui en fait l’une des langues les plus vulnérables dans la province.
Tableau 3
Les langues ojibwées sont les langues autochtones les plus parlées parmi les membres des Premières Nations en Ontario
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Les langues ojibwées sont les langues autochtones les plus parlées parmi les membres des Premières Nations en Ontario. Les données sont présentées selon Langues autochtones sélectionnées (titres de rangée) et Ontario, 2021 et Variation par rapport à 2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langues autochtones sélectionnées Ontario
2021 Variation par rapport à 2016
nombre pourcentage
Langues ojibwées 14 535 -6,5
Oji-Cri 6 165 -15,6
Langues cries 4 790 -4,8
MohawkTableau 3 Note 1 1 030 6,7
CayugaTableau 3 Note 1 210 82,6
OneidaTableau 3 Note 1 195 11,4
Anicinabemowin (Algonquin) 120 -31,4

À l’échelle nationale, le Québec compte le plus grand nombre de membres des Premières Nations qui peuvent parler une langue autochtone

Parmi les provinces, le Québec comptait le plus grand nombre de membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone (33 590) en 2021. À l’échelle nationale, le Québec comptait un peu moins de 1 membre des Premières Nations sur 10 en 2021, mais la province était à l’origine de 18,3 % des membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone.

Le Québec a toutefois enregistré une baisse de 1 645 (-4,7 %) membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone, comparativement à 2016.

Malgré ces baisses, on a observé une revitalisation des langues autochtones chez les jeunes des Premières Nations au Québec. En 2021, près de 4 enfants des Premières Nations âgés de 14 ans ou moins sur 10 (39,4 %) pouvaient parler une langue autochtone, une proportion un peu moins de trois fois plus élevée que celle des membres des Premières Nations âgés de 65 ans et plus (13,4 %). Il s’agit aussi de la proportion la plus élevée au Canada parmi les enfants des Premières Nations, et d’une proportion trois fois plus élevée que celle enregistrée parmi les enfants des Premières Nations dans l’ensemble du Canada (13,2 %).

Parmi les membres des Premières Nations au Québec, un peu plus de 1 personne sur 10 (10,6 %; 3 555 personnes) a appris une langue autochtone comme langue seconde. Il s’agit de la proportion la plus faible à l’échelle du pays, mais d’une hausse de 355 locuteurs (+11,1 %) par rapport à 2016.

Un peu plus de la moitié (50,8 %) des membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone au Québec parlaient une langue crie. Les langues innu (montagnais) et naskapi ont connu la plus forte baisse parmi les langues autochtones au Québec en 2021, ayant diminué de 1 095 locuteurs (-11,9 %) par rapport à 2016. L’atikamekw (+55 locuteurs pour se chiffrer à 6 545) était la seule langue au Québec à compter plus de locuteurs que cinq ans plus tôt.
Tableau 4
L’atikamekw est la seule langue autochtone dont l’utilisation a augmenté parmi les membres des Premières Nations de 2016 à 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de L’atikamekw est la seule langue autochtone dont l’utilisation a augmenté parmi les membres des Premières Nations de 2016 à 2021. Les données sont présentées selon Langues autochtones sélectionnées (titres de rangée) et Québec, 2021 et Variation par rapport à 2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langues autochtones sélectionnées Québec
2021 Variation par rapport à 2016
nombre pourcentage
Langues cries 17 070 -0,6
Innu (Montagnais) 7 600 -10,3
Atikamekw 6 545 0,8
Anicinabemowin (Algonquin) 1 640 -23,2
Naskapi 530 -29,3
Mi’kmaq 320 -1,5
Langues iroquoiennessTableau 4 Note 1 185 -9,8

Des signes de rétention linguistique et de revitalisation de la langue mi’kmaq sont observés au Canada atlantique

En 2021, environ 10 875 membres des Premières Nations au Canada atlantique ont déclaré pouvoir parler une langue autochtone assez bien pour soutenir une conversation, ce qui représente une hausse de 1,9 % (+200 locuteurs) par rapport à 2016. Terre-Neuve-et-Labrador est la seule province au Canada atlantique à déclarer une baisse du nombre de membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone (-17,7 %; -390 locuteurs), et le Nouveau-Brunswick a signalé la plus forte hausse (+14,1 %; +405 locuteurs).

En 2021, près du tiers des membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone au Canada atlantique (31,2 %; 3 395 personnes) avaient appris cette langue comme langue seconde, en hausse de 8,0 points de pourcentage (+915 locuteurs) par rapport à 2016, année où 23,2 % des membres des Premières Nations locuteurs d’une langue autochtone avaient appris cette langue comme langue seconde.

Les deux tiers (66,7 %) des membres des Premières Nations à l’Île-du-Prince-Édouard ont appris une langue autochtone comme langue seconde, soit le taux le plus élevé au Canada atlantique. À titre de comparaison, le tiers des membres des Premières Nations au Nouveau-Brunswick (34,7 %) et en Nouvelle-Écosse (33,6 %) ont appris une langue autochtone comme langue seconde. Les membres des Premières Nations à Terre-Neuve-et-Labrador (15,1 %) étaient les moins susceptibles d’apprendre une langue autochtone comme langue seconde au Canada atlantique.

On constate une revitalisation des langues ainsi qu’une transmission linguistique d’une génération à l’autre : une plus grande proportion d’enfants des Premières Nations âgés de 14 ans ou moins (14,0 %) peuvent parler une langue autochtone, comparativement aux adultes âgés de 65 ans et plus (12,3 %). Cela tranche avec la moyenne au pays, où les membres des Premières Nations âgés de 65 ans et plus (26,4 %) étaient deux fois plus susceptibles de parler une langue autochtone que les enfants âgés de 14 ans ou moins (13,2 %).

La transmission linguistique semblait plus importante en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, où l’on a observé les proportions relatives les plus élevées d’enfants qui apprennent une langue autochtone, alors que les tendances au Nouveau-Brunswick et à l’Île-du-Prince-Édouard correspondaient davantage à celles observées chez l’ensemble des membres des Premières Nations partout au Canada.

La langue mi’kmaq était la langue autochtone la plus parlée chez les membres des Premières Nations au Canada atlantique en 2021 et elle comptait 8 195 locuteurs, en hausse de 5,9 % par rapport à 2016.

En 2021, 1 715 membres des Premières Nations parlaient les langues innu (montagnais) et naskapi, en baisse de 465 locuteurs (-21,3 %) par rapport à 2016. Bien que le wolastoq soit parlé presque exclusivement par les membres des Premières Nations au Nouveau-Brunswick, la langue a connu une hausse de 45 locuteurs (+6,3 %) pour atteindre 755 locuteurs.

Tableau 5
Un plus grand nombre de membres des Premières Nations peuvent parler le mi'kmac et le wolastoqewi qu’en 2016, tandis qu’un moins grand nombre d’entre eux peuvent parler l’innu-naskapi
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Un plus grand nombre de membres des Premières Nations peuvent parler le mi'kmac et le wolastoqewi qu’en 2016. Les données sont présentées selon Langues autochtones sélectionnées (titres de rangée) et Canada atlantique, Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, 2021 et Variation par rapport à 2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langues autochtones sélectionnées Canada atlantique Terre-Neuve-et-Labrador Île-du-Prince-Édouard Nouvelle-Écosse Nouveau-Brunswick
2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016
nombre pourcentage nombre pourcentage nombre pourcentage nombre pourcentage nombre pourcentage
Mi’kmaq 8 195 5,9 65 30,0 115 64,3 5 505 1,1 2 505 16,0
Innu (Montagnais) — Naskapi 1 715 -21,3 1 700 -22,0 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Wolastoqewi (Malécite) 755 6,3 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 10 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 740 5,0

À l’échelle nationale, les membres des Premières Nations dans les Territoires du Nord-Ouest sont les plus susceptibles de parler des langues autochtones, malgré la baisse du nombre de locuteurs

Un peu plus du quart des 19 430 membres des Premières Nations qui habitaient dans les territoires en 2021 (25,5 %; 4 945 personnes) pouvaient parler une langue autochtone, en baisse de 23,4 % (-1 510 locuteurs) par rapport à cinq ans plus tôt. Il s’agit de la plus forte baisse proportionnelle à l’échelle nationale.

Les membres des Premières Nations dans les Territoires du Nord-Ouest demeurent les plus susceptibles de parler une langue autochtone et plus du tiers (34,3 %; 4 230 locuteurs) ont déclaré parler une langue autochtone. Une plus petite part des membres des Premières Nations (9,6 %; 665 locuteurs) ont déclaré parler une langue autochtone au Yukon. Au Nunavut, 50 membres des Premières Nations pouvaient parler une langue autochtone, dont 40 parlaient l’inuktitut (langue inuite).

La baisse du nombre de membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone dans les territoires est en partie attribuable au vieillissement de la population. En 2021, 71,4 % des membres des Premières Nations âgés de 65 ans et plus dans les Territoires du Nord-Ouest et 24,5 % de leurs homologues au Yukon pouvaient parler une langue autochtone. À titre de comparaison, 15,8 % des enfants des Premières Nations âgés de 14 ans ou moins dans les Territoires du Nord-Ouest pouvaient parler une langue autochtone, alors qu’au Yukon, 4,6 % pouvaient le faire.

Dans les Territoires du Nord-Ouest, 940 membres des Premières Nations ont déclaré pouvoir parler une langue autochtone, mais ils ont déclaré avoir une langue non autochtone comme langue maternelle. Ce groupe représente 22,2 % des membres des Premières Nations qui pouvaient parler une langue autochtone dans les Territoires du Nord-Ouest en 2021. Au Yukon, la moitié des membres des Premières Nations ayant déclaré pouvoir parler une langue autochtone (49,6 %; 330 locuteurs) ont appris cette langue comme langue seconde.

Le tlicho (flanc-de-chien) (1 865 locuteurs) était la langue autochtone la plus parlée parmi les membres des Premières Nations dans les territoires, et 95,9 % des locuteurs de cette langue habitaient dans les Territoires du Nord-Ouest. Cette langue était suivie des langues esclaves (lièvre) (1 695 locuteurs), et 78,3 % des locuteurs de ces langues habitaient dans les Territoires du Nord-Ouest.

Tableau 6
Un moins grand nombre de membres des Premières Nations dans les territoires parlent une langue autochtone qu’en 2016
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Un moins grand nombre de membres des Premières Nations dans les territoires parlent une langue autochtone qu’en 2016. Les données sont présentées selon Langues autochtones sélectionnées (titres de rangée) et Territoires (y compris le Nunavut), Territoires du Nord-Ouest, Yukon, 2021 et Variation par rapport à 2016, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langues autochtones sélectionnées Territoires (y compris le Nunavut) Territoires du Nord-Ouest Yukon
2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016 2021 Variation par rapport à 2016
nombre pourcentage nombre pourcentage nombre pourcentage
Tlicho (Dogrib) 1 865 -16,4 1 865 -16,4 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Langues esclaves-lièvre 1 695 -26,1 1 675 -26,4 20 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Dene 510 -12,1 500 -11,5 10 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Langues tutchones 225 -40,8 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 225 -40,8
Gwich’in 205 -33,9 135 -40,0 75 -16,7
Kaska (Nahani) 195 -37,1 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 195 -37,1
Langues cries 130 -3,7 105 -12,5 25 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Tlingit 90 -51,4 0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 90 -51,4

L’Inuit Nunangat est l’endroit où se trouve la vaste majorité des locuteurs de l’inuktut

L’Inuit Nunangat, la patrie des Inuit du Canada, comprend quatre régions : le Nunatsiavut (Labrador), le Nunavik (Nord du Québec), le Nunavut et la région désignée des Inuvialuit (Territoires du Nord-Ouest). C’est là où se trouvent plus des deux tiers (69,0 %) du total de la population inuite, ainsi que la grande majorité (94,3 %) des Inuit qui parlent l’inuktut. L’inuktut, qui signifie « la langue inuite », est le terme qui englobe tous les dialectes inuits, comme l’inuktitut, l’inuinnaqtun et l’inuvialuktun.

La langue Inuktut la plus parlée est l’inuktitut, et 39 620 Inuit ont déclaré parler l’inuktitut assez bien pour soutenir une conversation. Les locuteurs du dialecte inuktitut représentaient la majorité des locuteurs de la langue inuktut dans toutes les régions de l’Inuit Nunangat, exception faite de la région désignée des Inuvialuit.

En 2021, 740 Inuit ont déclaré parler l’inuinnaqtun, dont 68,2 % vivaient au Nunavut et 23,6 % vivaient dans la région désignée des Inuvialuit. Venait ensuite l’inuvialuktun qui a été déclaré par 330 Inuit, dont 83,3 % vivaient dans la région désignée des Inuvialuit. Plusieurs centaines d’Inuit ont aussi déclaré parler d’autres langues autochtones, comme l’innu (250), les langues cries (130) et le gwich’in (30).

Dans l’ensemble, 41 005 Inuit ont déclaré parler une langue autochtone en 2021, en baisse de 825 locuteurs (-2,0 %) par rapport à 2016. Ce recul ne s’est pas manifesté de manière uniforme partout dans l’Inuit Nunangat. La plus forte baisse du nombre de locuteurs a été observée au Nunavut (-1 795 locuteurs; -6,7 %), alors que les baisses proportionnelles les plus importantes ont été enregistrées dans la région désignée des Inuvialuit (-28,6 %; -200 locuteurs) et le Nunatsiavut (-21,4 %; -105 locuteurs).

À l’inverse, le nombre de locuteurs a augmenté au Nunavik (+715 locuteurs; +6,1 %) et à l’extérieur de l’Inuit Nunangat (+570 locuteurs; +27,5 %). Les baisses n’étaient pas uniformes d’une langue à l’autre et on a observé une légère augmentation du nombre d’Inuit qui ont déclaré parler l’inuktitut (+0,4 %; +145 locuteurs), et certaines langues inuites en danger ont connu d’importantes baisses, comme l’inuvialuktun (-45,0 %; -270 locuteurs) et l’inuinnaqtun (-43,5 %; -570 locuteurs).

Malgré ces baisses, on a observé des signes de transmission linguistique d’une génération à l’autre. Par exemple, au Nunavik, 97,6 % des enfants pouvaient parler l’inuktut.

Graphique 4 Le pourcentage d’enfants inuits qui parlent l’inuktut varie d’une région inuite à l’autre

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Région de l’Inuit Nunangat, Inuit Nunangat, Nunatsiavut, Nunavik, Nunavut, Région désignée
des Inuvialuit et À l’extérieur de
l’Inuit Nunangat, calculées selon Pourcentage des Inuit qui peuvent parler l’inuktut (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région de l’Inuit Nunangat
Inuit Nunangat Nunatsiavut Nunavik Nunavut Région désignée
des Inuvialuit
À l’extérieur de
l’Inuit Nunangat
Pourcentage des Inuit qui peuvent parler l’inuktut (%)
De 0 à 14 ans 74,7 5,4 98,0 73,9 8,0 8,4
65 ans et plus 86,8 27,5 100,0 97,6 51,0 8,7

Plus de Métis parlent le michif et les langues ojibwées, mais moins de Métis parlent une langue autochtone en général

Environ 8 315 Métis ont déclaré pouvoir parler une langue autochtone en 2021, ce qui représente 1,3 % des personnes qui se sont identifiées comme Métis. La part des Métis qui pouvaient parler une langue autochtone a diminué de 14,0 % par rapport aux 9 670 locuteurs dénombrés en 2016. La plus grande partie de cette baisse a été observée dans les provinces des Prairies (-1 600 locuteurs; -20,3 %). En Saskatchewan, le nombre de Métis qui parlaient une langue autochtone a diminué de 945 locuteurs, ce qui représente la plus grande part du recul net du nombre de Métis qui parlaient une langue autochtone. Deux langues ont été principalement touchées : les langues cries (-1 300 locuteurs; -21,8 %) et le déné (-515 locuteurs; -33,1 %).

Le michif est une langue spécifiquement métisse et provient d’une combinaison du cri, de l’ojibwé et du français. Il fait aussi des emprunts à l’anglais et à d’autres langues autochtones. Il existe plusieurs dialectes du michif, lesquels diffèrent dans l’ensemble de la patrie des Métis. En 2021, 1 485 Métis ont déclaré pouvoir soutenir une conversation en michif, en hausse de 460 locuteurs (+44,9 %) par rapport à 2016. Le michif était la langue maternelle de 360 locuteurs, ce qui veut dire que les trois quarts (75,8 %) des Métis qui parlaient le michif l’ont appris comme langue seconde et que la revitalisation linguistique est en cours. Les Métis qui parlaient le michif habitaient presque exclusivement en Ontario et dans l’Ouest du Canada (97,3 %), et la majorité d’entre eux (76,1 %) habitaient dans les provinces des Prairies. Près de la moitié (45,5 %) des Métis qui parlaient le michif habitaient en Saskatchewan.

Les langues cries étaient les langues les plus couramment parlées chez les Métis (4 650 locuteurs). Néanmoins, le nombre de locuteurs est une baisse par rapport à celui enregistré en 2016 (-1 300 locuteurs; -21,8 %). Un peu moins de la moitié (45,4 %) des Métis qui parlaient le cri avait une langue non autochtone comme langue maternelle, en hausse par rapport au taux de 41,2 % enregistré en 2016, ce qui montre un niveau élevé d’acquisition du cri comme langue seconde chez les Métis. Près de la moitié des Métis qui parlaient les langues cries habitaient en Alberta (48,6 %; 2 260 locuteurs), et le tiers (33,3 %; 1 550 locuteurs), en Saskatchewan.

Le déné se classait au troisième rang des langues les plus parlées chez les Métis et il comptait 1 040 locuteurs, en baisse de 33,1 % par rapport à 2016. Une grande majorité (87,0 %) des Métis qui parlaient le déné habitaient en Saskatchewan. Comparativement au michif et aux langues cries, relativement peu de locuteurs du déné l’ont appris comme langue seconde, et 165 de ces locuteurs (15,9 %) ont déclaré que leur langue maternelle était une langue non autochtone.

Les langues ojibwées occupaient le quatrième rang pour ce qui est des langues les plus parlées chez les Métis, et elles comptaient 825 locuteurs en 2021, en hausse de 20,4 % par rapport à 2016. Les Métis qui parlaient les langues ojibwées habitaient surtout en Ontario (340; 41,2 %) et au Manitoba (320; 38,8 %). Toutes les autres langues autochtones étaient parlées par moins de 100 Métis.

Graphique 5 La Saskatchewan et l’Alberta comptent le plus grand nombre de Métis qui peuvent parler une langue autochtone

Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Territoires du Nord-Ouest, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Québec et Canada atlantique, calculées selon Nombre de Métis qui peuvent parler une langue autochtone unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Territoires du Nord-Ouest Colombie-Britannique Alberta Saskatchewan Manitoba Ontario Québec Canada atlantique
Nombre de Métis qui peuvent parler une langue autochtone
Langues cries 85 315 2 260 1 550 240 110 65 10
Michif 10 205 200 675 255 110 10 20
Dene 70 25 35 905 0 0 0 0
Langues ojibwées 10 110 25 20 320 340 10 0
Autres langues autochtones 95 115 85 45 40 90 285 60

Regard vers l’avenir

En 2021, la plupart des langues autochtones ont enregistré des baisses en ce qui a trait aux proportion et nombre de locuteurs. Cette tendance était souvent attribuable au vieillissement des locuteurs d’une langue maternelle autochtone. Il en était de même pour les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit. Toutefois, des signes de revitalisation pour certaines langues ont été observés, et des données montrent que certaines langues autochtones ont des taux élevés de transmission d’une génération à l’autre. Certaines langues ont connu de fortes hausses au cours des cinq dernières années, en grande partie en raison de l’acquisition d’une langue seconde.

Les données de l’Enquête auprès des peuples autochtones seront disponibles en 2024. Cet ensemble de données comprendra des données supplémentaires sur les personnes ayant appris une langue autochtone, mais qui n’ont pas la capacité de soutenir une conversation. De plus, il présentera des renseignements sur l’exposition aux langues autochtones, sur la façon dont les langues autochtones sont apprises et sur l’auto-évaluation de l’importance des langues autochtones. Ces données permettront de mieux jauger l’état des langues autochtones et de mieux comprendre la façon dont les langues autochtones sont apprises.

Renseignements supplémentaires

Une analyse supplémentaire sur les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit se trouve dans l’article du Quotidien article « La population autochtone continue de croître et est beaucoup plus jeune que la population non autochtone, malgré un ralentissement de son rythme de croissance » et dans les articles de la série Recensement en bref : « Appartenance à une organisation métisse ou à un établissement métis : résultats du Recensement de la population de 2021 » et « Les conditions de logement des Premières Nations, des Métis et des Inuit au Canada selon les données du Recensement de 2021 » (no 98-200-X au catalogue).

Un graphique sur la taille relative de la population de locuteurs d’une langue autochtone parmi la population autochtone en 2021 et sur la variation en pourcentage de la population de locuteurs d’une langue autochtone depuis 2016 se trouve dans l’infographie intitulée « Les langues autochtones au Canada, 2021 ».

Des renseignements supplémentaires sur les membres des Premières Nations, les Métis et les Inuit se trouvent dans les Tableaux de données, Recensement de la population de 2021, le Profil du recensement, Recensement de la population de 2021 (no 98-316-X au catalogue) et la Série « Perspective géographique », Recensement de la population de 2021 (no 98-404-X au catalogue).

Pour obtenir plus de précisions sur les définitions, les variables et les concepts utilisés dans le cadre du Recensement de la population de 2021, veuillez consulter le Dictionnaire, Recensement de la population, 2021, no 98-301-X au catalogue.

En plus de fournir des renseignements relatifs aux taux de réponse et à la qualité des données, le Guide du Recensement de la population, 2021 (no 98-304-X au catalogue) offre un aperçu des diverses étapes du recensement, dont la détermination du contenu, le plan d’échantillonnage, la collecte, le traitement des données, l’évaluation de la qualité des données, les lignes directrices sur la confidentialité ainsi que la diffusion.

Remerciements

Le présent rapport a été préparé par Henry Robertson du Centre de la statistique et des partenariats autochtones de Statistique Canada, avec l’aide d’autres membres du personnel de ce centre et la collaboration de membres du personnel du Secrétariat des domaines spécialisés du recensement, de la Division des opérations du recensement, de la Direction des communications et de la Direction de l’accès aux données et de la diffusion.

Références

Assemblée des Premières Nations. 2019 à 2020. Guide de la Loi concernant les langues autochtones : un outil pour la revitalisation des langues des Premières Nations.

Commission de vérité et réconciliation du Canada. 2015. Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir : sommaire du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Commission de vérité et réconciliation du Canada.

Loi sur les langues autochtones (L.C. 2019, ch. 23).

Moseley, C. (Ed.). 2010. Atlas des langues en danger dans le monde. UNESCO. Source : https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000189451

Nations Unies. 2007. Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones.

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. 2021. Décennie internationale des langues autochtones.

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