Le plurilinguisme au sein des ménages canadiens

Date de diffusion : le 21 juin 2023

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Début du texte

Introduction

Le présent article dresse un portrait du plurilinguisme à la maison en 2021. On y examine plus précisément les situations où plus d’une langue est parlée à la maison au sein des ménages privés canadiens selon certaines des caractéristiques qu’ils présentent.

La population canadienne est de plus en plus diversifiée. En effet, selon les données du Recensement de 2021, plus de 8,3 millions de personnes, soit près du quart (23,0 %) de la population, étaient des immigrants reçus ou des résidents permanents au Canada, ou avaient déjà obtenu ce statut Note 1. À cela s’ajoute une population de deuxième génération (enfants d’immigrants) qui représentait près du tiers (31,5 %) des enfants de moins de 15 ans en 2021. Les données du Recensement de 2021 ont également révélé que 4,6 millions de CanadiensNote 2 parlaient principalement une langue tierce (langue autre que l’une des deux langues officielles du Canada, soit autre que le français ou l’anglais) à la maison, ce qui représentait 12,7 % de la population canadienne, une proportion en hausse depuis 30 ansNote 3. Les projections récentes montrent par ailleurs que la population devrait continuer de se diversifier au cours des prochaines années, surtout lorsqu’on tient compte du récent plan d’immigration rendu public par Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada en novembre 2022Note 4.

Les familles et les ménages canadiens sont eux aussi appelés à devenir plus diversifiés au fil du temps. Il semble donc nécessaire d’examiner la diversité ethnolinguistique non seulement du point de vue des personnes (notamment au moyen du bilinguisme français-anglais) ou des dynamiques régionales, provinciales ou territoriales, mais également du point de vue des familles et des ménages qui constituent le premier cercle de socialisation et d’apprentissage des langues par les enfants.

Le fait de vivre dans un ménage où sont parlées certaines langues fait en sorte que les membres du ménage sont exposés à ces langues. Les langues parlées dans le ménage sont celles qui sont d’abord susceptibles d’être transmises aux enfants par les parents et les autres membres du ménage. Elles contribuent par le fait même à la vitalité des différentes communautés, qu’il s’agisse des communautés autochtones, des communautés de langue officielle ou des communautés immigrantes, en assurant la transmission du bagage linguistique aux enfants. De plus, lorsque les langues parlées dans le ménage sont le français ou l’anglais, elles favorisent l’apprentissage ou le perfectionnement des langues officielles, notamment auprès des immigrants, et peuvent mener au renforcement du bilinguisme français-anglais dans la population.

Un ménage canadien sur cinq était plurilingue en 2021

Selon les données du Recensement canadien de 2021, plus de 3,1 millions de ménages, soit 21,0 % des ménages canadiens, étaient plurilingues, c’est-à-dire qu’au moins deux langues étaient parlées au sein de ces ménages (voir l’encadré 1 pour la méthode de calcul du plurilinguisme des ménages). Plus précisément, le fait que deux langues (officielles ou tierces, ou une combinaison de celles-ci) soient parlées à la maison concernait 2,4 millions de ménages privés au Canada, ce qui représentait 16,2 % de l’ensemble des ménages privés du paysNote 5. À ces ménages au sein desquels deux langues étaient parlées s’ajoutent ceux où trois langues ou plus étaient parlées, soit 720 000 ménages de plus (4,8 % des ménages). Parmi ces derniers, on en dénombrait 146 000 (1,1 % de l’ensemble des ménages) au sein desquels quatre langues ou plus étaient parlées.

Au total, plus de 9,5 millions de personnes vivaient au sein de ménages plurilingues au Canada en 2021, soit un peu plus du quart (26,2 %) de la population totale vivant dans un ménage privé.

Graphique 1 Nombre de ménages, selon le nombre de langues parlées dans le ménage, 2021

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 Nombre de langues parlées dans le ménage, calculées selon milliers unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Nombre de langues parlées dans le ménage
milliers
Une langue 11 836
Deux langues uniquement 2 420
Trois langues uniquement 577
Quatre langues ou plus 146
Deux langues ou plus 3 143

Début de l'encadré 1

Encadré 1. Décompte des langues parlées au sein des ménages

Dans le présent article, les données sur les langues parlées à la maison sont abordées selon une perspective du ménage, c’est-à-dire que c’est le ménage, plutôt que la personne, qui constitue l’unité d’analyse. À partir des renseignements tirés du Recensement de 2021 sur les langues parlées à la maison, chaque langue parlée au sein d’un ménage donné a été comptée. Au total, c’est 474 langues qui ont été recensées, soit le français et l’anglais (les deux langues officielles du Canada), 72 langues autochtones et 400 autres langues tierces (incluant la langue des signes québécoise et la langue des signes américaine). Toutes les langues mentionnées, qu’elles soient parlées le plus souvent ou régulièrement à la maison, ont été prises en compte pour obtenir le nombre total de langues différentes parlées au sein du ménage. Étant donné que le compte est effectué à l’échelle des ménages et non des personnes, il arrive que certaines personnes vivant au sein d’un ménage plurilingue ne parlent pas une langue ou certaines des langues du ménage à la maison, ou ne connaissent pas l’une ou certaines d’entre elles (c’est-à-dire qu’elles n’ont pas la capacité de soutenir une conversation dans cette langue ou ces langues). Il peut s’agir, par exemple, d’une situation où les parents immigrants parlent espagnol et français à la maison alors que les enfants, qui sont d’âge scolaire, ne parlent que le français.

Fin de l'encadré 1

La moitié des ménages multigénérationnels étaient plurilingues

Les données du Recensement de 2021 montrent que le nombre de langues parlées au sein d’un ménage est lié au nombre de personnes qui y vivent ainsi qu’à sa complexité. En effet, parmi l’ensemble des ménages, deux types sont plus souvent plurilingues : 1) les ménages multigénérationnels et 2) les autres ménages comptant plusieurs familles de recensementNote 6.

Parmi les ménages multigénérationnels, 36,9 % étaient bilingues et 13,2 %, au moins trilingues. En d’autres termes, 1 ménage multigénérationnel sur 2 était plurilingue (50,1 %). Chez les autres ménages comptant plusieurs familles de recensement, 32,0 % étaient bilingues et 15,2 %, au moins trilingues, soit 47,2 % plurilingues au total.

Ces deux types de ménages étaient également ceux qui comptaient en moyenne le plus grand nombre de personnes par ménage (un peu plus de cinq), le double de la moyenne de tous les ménages (2,4 personnes par ménage). Ils constituaient 3,6 % des ménages du pays en 2021, soit 536 000 ménages.

Ces ménages sont aussi en forte hausse depuis au moins les 10 dernières années, tels que mesurés dans le cadre des recensements récents.

À l’inverse de ces ménages généralement plus complexes, les ménages composés d’un couple sans enfant et les ménages non familiaux (dont près de 90,0 % sont des ménages composés d’une seule personne et la proportion restante, des ménages formés de personnes non apparentées) présentaient les pourcentages de plurilinguisme les plus faibles. En 2021, seulement 14,1 % des ménages formés d’un couple sans enfant étaient plurilingues (11,1 % étaient bilingues et 3,0 %, trilingues ou plus).

Ces différences selon le type de ménages sont notamment liées au cycle de développement des ménages, à la présence ou non d’enfants, à l’immigration et au contexte régional et sociolinguistique. Ces facteurs peuvent favoriser la formation d’unions linguistiquement mixtes et le plurilinguisme de la population en général, plus particulièrement dans les régions dites de contact (p. ex. Ottawa et l’Est ontarien, Gatineau et Montréal, le Nouveau-Brunswick) et les grandes régions urbaines où s’établissent la majorité des immigrants et où vivent la plupart des personnes en union mixte.

Graphique 2 Plurilinguisme des ménages (deux langues ou plus parlées à la maison) selon le nombre de langues parlées et le type de ménage, 2021

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Deux langues uniquement et Trois langues ou plus, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Deux langues uniquement Trois langues ou plus
pourcentage
Tous les ménages privés 16,2 4,8
Ménages sans famille de recensement 11,9 2,9
Ménages comptant une seule famille de recensement,
avec des personnes additionnellesTableau de données du graphique 2 Note 1
24,4 10,1
Ménages comptant plusieurs
familles de recensementTableau de données du graphique 2 Note 1
32,0 15,2
Ménages multigénérationnelsTableau de données du graphique 2 Note 2 36,9 13,2
Ménages comptant une seule famille de recensement,
sans personnes additionnelles : famille monoparentaleTableau de données du graphique 2 Note 3
17,3 4,3
Ménages comptant une seule famille de recensement,
sans personnes additionnelles : couple avec enfantsTableau de données du graphique 2 Note 3
22,8 7,5
Ménages comptant une seule famille de recensement,
sans personnes additionnelles : couple sans enfants
11,1 3,0

Près de la moitié des ménages du Nunavut et plus du quart de ceux de l’Ontario étaient plurilingues

La proportion de ménages plurilingues variait d’une région à l’autre du Canada en 2021. C’est au Nunavut que cette proportion était la plus élevée; elle atteignait près de 50,0 % des ménages en raison de l’importance de la population autochtone parlant une langue inuite. Au Nunavut, dans la majorité des situations de plurilinguisme, deux langues étaient parlées dans le ménage, principalement une langue autochtone et l’anglais. Ainsi, une langue autochtone était parlée dans 64,0 % de l’ensemble des ménages du territoire, l’anglais, dans 78,8 % des ménages et le français, dans moins de 3,8 %.

Parmi les provinces, l’Ontario comptait 20,0 % de ménages bilingues et 5,7 % de ménages où trois langues ou plus étaient parlées à la maison en 2021. Au total, c’est donc plus de 25,0 % des ménages de cette province qui étaient plurilingues au Recensement de 2021 : il s’agit d’un pourcentage plus élevé que celui observé dans les autres provinces ou territoires, hormis le Nunavut. L’Ontario est également la province qui accueille le plus grand nombre d’immigrants annuellement, et ce, depuis plusieurs années.

En revanche, trois provinces de la région de l’Atlantique (Terre-Neuve-et-Labrador, 3,1 %; la Nouvelle-Écosse, 8,1 %; l’Île-du-Prince-Édouard, 7,9 %) présentaient les pourcentages de ménages plurilingues les plus faibles.

Le Québec (18,3 %) comptait quant à lui une proportion de ménages plurilingues inférieure à celle de la moyenne canadienne en 2021. Il se classait toutefois au deuxième rang pour ce qui est du pourcentage de ménages où trois langues ou plus étaient parlées à la maison, derrière l’Ontario (5,4 % au Québec par rapport à 5,7 % en Ontario). Ces deux provinces se distinguaient à la fois par leur importante population issue de l’immigration (toutefois plus nombreuse en Ontario qu’au Québec) et leur importante minorité de langue officielle (toutefois plus nombreuse au Québec qu’en Ontario).

En général, le plurilinguisme est lié à la présence, à des degrés divers, de groupes linguistiques diversifiés, soit en raison de l’existence de populations autochtones (comme au Nunavut), de populations issues de l’immigration (comme en Ontario, en Colombie-Britannique, en Alberta ou au Québec) ou de minorités de langue officielle (de langue anglaise au Québec et de langue française au Nouveau-Brunswick et en Ontario).

Graphique 3 Plurilinguisme des ménages (deux langues ou plus parlées à la maison), selon le nombre de langues parlées et la province ou le territoire de résidence, 2021

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Deux langues uniquement et Trois langues ou plus, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Deux langues uniquement Trois langues ou plus
pourcentage
Canada 16,2 4,8
Canada hors Québec 17,2 4,6
Terre-Neuve-et-Labrador 2,6 0,6
Île-du-Prince-Édouard 6,6 1,3
Nouvelle-Écosse 6,7 1,4
Nouveau-Brunswick 10,7 1,2
Québec 12,9 5,4
Ontario 20,0 5,7
Manitoba 16,4 3,8
Saskatchewan 9,9 2,5
Alberta 15,6 4,1
Colombie-Britannique 18,1 4,9
Territoire du Nord-Ouest 12,5 2,8
Yukon 18,0 3,1
Nunavut 47,6 2,3

Au Canada hors Québec, au moins une langue officielle était parlée dans près de 98 % des ménages plurilingues

Selon les données du Recensement de 2021, une langue officielle ou les deux étaient parlées à la maison dans 97,8 % des ménages plurilingues au Canada hors Québec. De plus, une langue tierce, en combinaison ou non avec une langue officielle ou les deux, était également parlée à la maison dans 90,0 % des ménages plurilingues.

La configuration la plus commune des ménages plurilingues au Canada hors Québec était celle où l’anglais et une langue tierce ou des langues tierces étaient les langues parlées, ce qui représentait un peu plus de 2 millions de ménages en 2021, soit 81,8 % des ménages plurilingues. Les ménages dans lesquels le français et l’anglais étaient parlés (en combinaison ou non avec une langue tierce ou des langues tierces) représentaient pour leur part 15,8 % des ménages plurilingues.

Les situations où le français et au moins une langue tierce, ou seulement des langues tierces, étaient parlés dans le ménage se présentaient de façon beaucoup moins fréquente en 2021. La première de ces deux situations concernait 0,2 % des ménages situés au Canada hors Québec, tandis que celles où deux langues tierces ou plus étaient parlées de façon exclusive à la maison concernaient 2,2 % de ces ménages.

Au Québec, les deux langues officielles étaient parlées dans près des deux tiers des ménages plurilingues

Au Québec, contrairement à ce qu’on observe dans le reste du Canada, le plurilinguisme français-anglais (en combinaison ou non avec une langue tierce ou des langues tierces) constituait en 2021 la configuration la plus commune au sein des ménages où plus d’une langue était parlée à la maison (65,8 % des ménages plurilingues). Plus précisément, 39,8 % des ménages plurilingues se présentaient comme des ménages bilingues français-anglais et 26,0 %, comme des ménages combinant le français, l’anglais et au moins une langue tierce.

De plus, 21,0 % des ménages québécois avaient le français et au moins une langue tierce comme langues parlées à la maison. Au total, le français faisait partie des langues parlées de 86,8 % des ménages plurilingues au Québec. Le fait de parler l’anglais en combinaison avec au moins une langue tierce caractérisait un peu plus de 12,1 % des ménages plurilingues du Québec, tandis que 1,1 % des ménages plurilingues avaient exclusivement des langues tierces comme langues parlées à la maison.

Par ailleurs, il convient de préciser que même si une langue est parlée à la maison dans le ménage, cela ne veut pas nécessairement dire que tous les membres de ce ménage parlent cette langue à la maison (voir l’encadré 2).

Graphique 4 Combinaisons des langues parlées dans les ménages plurilingues (deux langues ou plus parlées à la maison) au Canada, au Canada hors Québec et au Québec, 2021

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4 Canada, Canada hors Québec et Québec, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada Canada hors Québec Québec
pourcentage
Français et anglais 16,5 10,0 39,8
Français, anglais et langue(s) tierce(s) 10,2 5,8 26,0
Français et langue(s) tierce(s) 4,8 0,2 21,0
Anglais et langue(s) tierce(s) 66,6 81,8 12,1
Deux langues tierces ou plus 2,0 2,2 1,1

Début de l'encadré 2

Encadré 2. Dans les ménages plurilingues français-anglais à l’extérieur du Québec, un peu plus de 40 % des occupants ne parlaient pas le français à la maison

Plus de 473 000 occupants des ménages plurilingues français-anglais (en combinaison ou non avec une langue tierce ou des langues tierces) situés au Canada hors Québec ne parlaient pas le français à la maison en 2021, ce qui représentait 41,3 % de l’ensemble des occupants de ces ménages. Au Québec, ce nombre était de près de 148 000 (13,0 % des occupants de ces ménages).

Pour ce qui est de l’anglais, la situation inverse était observée : au Canada hors Québec, 6,1 % des occupants des ménages plurilingues français-anglais (en combinaison ou non avec une langue tierce ou des langues tierces) ne parlaient pas l’anglais à la maison en 2021, comparativement à 21,8 % au Québec. Sans avoir la même ampleur, ce phénomène s’observait aussi en ce qui concerne le français chez les ménages plurilingues français-langue(s) tierce(s) et en ce qui a trait à l’anglais chez les ménages plurilingues anglais-langue(s) tierce(s).

Fin de l'encadré 2

Plus d’une langue était parlée à la maison dans la moitié des ménages canadiens composés d’un couple exogame

Dans une société multiculturelle comme le Canada, une part importante des couples est formée de personnes appartenant à des groupes ethnolinguistiques différents. La définition du terme « exogamie conjugale » utilisé dans le présent article correspond aux situations d’un couple dont les conjoints sont de langue maternelle différente (langue unique)Note 7, ce qui constituait la situation de 12,5 % des couples au Canada vivant au sein d’un ménage composé d’une seule famille de recensement, avec ou sans enfants, selon les données du Recensement de 2021. Cette définition s’appliquait à 10,4 % des couples au Québec et à 13,2 % des couples au Canada hors Québec.

L’exogamie conjugale est liée à la présence de plus d’une langue parlée dans le ménage parce que les deux conjoints, qui ont une langue maternelle distincte, sont susceptibles de parler leur langue à la maison avec d’autres membres du ménage, plus particulièrement les enfants.

Ainsi, près de 1 ménage sur 2 (47,1 %) comprenant un couple exogame au Canada était plurilingue en 2021. Cette proportion s’établissait à 57,5 % au Québec et à 44,5 % dans le reste du Canada. Pour ce qui est des ménages comprenant un couple homogame (défini dans l’article comme les couples formés de conjoints qui ont la même langue maternelle), le plurilinguisme concernait 17,7 % des ménages au Canada, 12,8 % au Québec et 19,3 % au Canada hors Québec.

Un peu moins des deux tiers des ménages canadiens composés d’un couple dont les conjoints ont déclaré une langue maternelle tierce étaient plurilingues

En 2021, la prévalence du plurilinguisme chez les couples exogames variait selon le type d’exogamie. Au Canada hors Québec, 62,9 % des ménages formés d’un couple exogame de langue tierce (c’est-à-dire où les conjoints sont de langues maternelles tierces distinctes) étaient plurilingues. Plus précisément, 45,9 % étaient au moins trilingues et 17,0 %, bilingues. Au Québec, c’est 43,9 % des ménages constitués d’un couple exogame de langue tierce qui étaient au moins trilingues et 20,2 % qui étaient bilingues. Le plurilinguisme total atteignait 64,1 % dans la province.

Chez les autres types de couples exogames, les pourcentages de plurilinguisme en 2021 étaient plus faibles, en particulier au Canada hors Québec (allant de 40,0 % à 45,0 %, selon le type de couples exogames), avec une dominance du bilinguisme (plus de 30,0 %). Au Québec, le niveau de plurilinguisme chez les autres ménages formés de couples exogames se situait à environ 55,0 %, soit une proportion d’une dizaine de points de pourcentage plus élevée que celle enregistrée dans le reste du Canada chez ces mêmes types de ménages.

Par ailleurs, le plurilinguisme des ménages formés d’un couple homogame était plus faible que dans les situations d’exogamie. Dans les ménages composés d’un couple où les deux conjoints avaient la même langue maternelle officielle, le taux de plurilinguisme se situait à 4,0 % au Canada hors Québec et à 5,3 % au Québec.

Le plurilinguisme était toutefois plus répandu chez les ménages de couples homogames où les deux partenaires avaient une même langue maternelle tierce. En 2021, le plurilinguisme au sein de ce type de ménages s’établissait à 68,4 % au Canada hors Québec et à 63,3 % au Québec.

Graphique 5 Plurilinguisme des ménages selon l’exogamie ou l’homogamie du couple1 et le nombre de langues parlées à la maison, Canada hors Québec, 2021

Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Canada hors Québec (titres de rangée) et Tous les couples exogames, Couples exogames français-anglais, Couples exogames de langue tierce, Couples exogames langue officielle-langue tierce, Tous les couples homogames, Couples homogames de langue officielle et Couples homogames de langue tierce, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada hors Québec Tous les couples exogames Couples exogames français-anglais Couples exogames de langue tierce Couples exogames langue officielle-langue tierce Tous les couples homogames Couples homogames de langue officielle Couples homogames de langue tierce
pourcentage
Deux langues uniquement 31,0 32,3 17,0 34,6 16,0 3,4 56,5
Trois langues ou plus 13,5 1,3 45,9 8,9 3,3 0,6 11,9

Graphique 6 Plurilinguisme des ménages selon l’exogamie ou l’homogamie du couple1 et le nombre de langues parlées à la maison, Québec, 2021

Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Québec (titres de rangée) et Tous les couples exogames, Couples exogames français-anglais, Couples exogames de langue tierce, Couples exogames langue officielle-langue tierce, Tous les couples homogames, Couples homogames de langue officielle et Couples homogames de langue tierce, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Québec Tous les couples exogames Couples exogames français-anglais Couples exogames de langue tierce Couples exogames langue officielle-langue tierce Tous les couples homogames Couples homogames de langue officielle Couples homogames de langue tierce
pourcentage
Deux langues uniquement 39,4 55,6 20,2 30,3 8,8 4,6 36,9
Trois langues ou plus 18,1 2,8 43,9 24,7 4,0 0,7 26,4

Conclusion

La présente étude a permis d’illustrer la grande diversité des situations linguistiques au sein des ménages canadiens en 2021. Ces situations ne sont toutefois pas les mêmes dans tous les types de familles et de ménages ni dans toutes les régions du pays.

Au Nunavut, par exemple, deux langues ou plus étaient parlées dans près de la moitié des ménages en 2021; dans la majorité des cas, il s’agissait d’une langue inuite et de l’anglais. Dans les autres territoires et dans les provinces canadiennes, environ 20,0 % des ménages étaient plurilingues, une proportion qui variait entre 3,1 % à Terre-Neuve-et-Labrador et 25,7 % en Ontario.

Au Québec, bien qu’une proportion moins élevée de ménages étaient plurilingues en 2021 (18,3 %), cette province se distinguait du reste du Canada par la configuration particulière de son plurilinguisme. Ainsi, le Québec se caractérisait par le fait que le français et l’anglais (en combinaison ou non avec une langue tierce ou des langues tierces) étaient parlés dans 65,8 % des ménages plurilingues. Par comparaison, ce pourcentage s’établissait à 15,8 % au Canada hors Québec où l’anglais et au moins une langue tierce étaient la combinaison la plus répandue (situation de 81,8 % des ménages plurilingues).

En 2021, certains types de ménages étaient plus susceptibles que d’autres de présenter une situation de plurilinguisme. C’était notamment le cas des ménages multigénérationnels et des autres ménages multifamiliaux. Par ailleurs, les résultats montrent que les ménages formés d’un couple exogame étaient plus souvent plurilingues que les ménages formés d’un couple homogame.

Avec la diversification ethnoculturelle croissante de la population du Canada en raison de ses flux migratoires internationaux actuels et futurs, on peut s’attendre à une augmentation des ménages où plus d’une langue est parlée à la maison. Des études sur les familles immigrantes, et les comportements linguistiques de leurs enfants d’âge scolaire en particulier, constitue une avenue à explorer pour mieux comprendre les mécanismes de l’intégration linguistique des immigrants.

Renseignements supplémentaires

Des renseignements supplémentaires sur la connaissance des langues officielles sont accessibles dans les tableaux de données et le Profil du recensement.

Les produits de référence sont conçus pour aider les utilisateurs à tirer le maximum des données du Recensement de 2021. Ils comprennent le Guide du Recensement de la population, 2021, le Dictionnaire du Recensement de la population, 2021 et les questionnaires du Recensement de la population de 2021. Le Guide de référence sur les langues est aussi disponible.


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