Croissance démographique dans les régions rurales du Canada, 2016 à 2021

Date de diffusion : le 9 février 2022

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Introduction

Avec sa superficie de près de 9 millions de kilomètre carré, le Canada est l’un des plus grands pays du monde. Malgré l’immensité du pays, la plupart des Canadiens vivent dans quelques centres urbains situés près de la frontière des États-Unis et le long du lac Ontario et du fleuve Saint-Laurent (carte 1).

Par conséquent, même si les régions rurales constituent la grande majorité de la masse terrestre du Canada, elles ne contiennent qu’une petite proportion de la population totale.

Par exemple, les trois territoires du Canada, qui sont principalement ruraux, représentent les deux cinquièmes (39,1 %) de la masse terrestre du pays, mais 0,3 % de sa population.

La démographie et le tissu ethnoculturel des régions rurales sont très variés, ce qui peut poser des défis en ce qui concerne la planification et la prestation de services publics à l’échelle du pays, notamment l’accès équitable aux soins de santé, aux possibilités d’emploi et à l’infrastructure.

Le présent article fait état des différences dans la croissance démographique récente observée dans les régions rurales du Canada à l’aide des données du Recensement de 2021.

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Le saviez-vous?

Les lecteurs trouveront dans les autres documents diffusés aujourd’hui d’autres résultats sur le dénombrement et la croissance de la population dans les régions urbaines du pays, comme les grands centres métropolitains et leurs centres-villes, les petites villes et les municipalités (voir les articles du Quotidien intitulés « Le Canada premier de la croissance du G7 malgré la COVID » et « La croissance et l’étalement des grands centres urbains du Canada se poursuivent », ainsi que l’article de Recensement en bref intitulé « Les municipalités canadiennes avec les croissances et les décroissances les plus rapides de 2016 à 2021 »).

D’autres diffusions des données du Recensement de 2021 continueront de fournir un portrait des régions rurales du pays, dont bon nombre d’entre elles sont le foyer des peuples autochtones.

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Carte 1 Régions rurales et urbaines au Canada, 2021

Carte 1 Régions rurales et urbaines au Canada, 2021

Description de la carte 1

Le titre de la carte est « Régions rurales et urbaines au Canada, 2021 ».

Cette carte illustre l'étendue des régions urbaines à travers le Canada en 2021. Les régions urbaines sont identifiées en vert tandis que les régions rurales sont identifiées en gris.

Moins de 1 Canadien sur 5 vit dans une région rurale

La population ruraleNote 1 du Canada a augmenté de 26 609 personnes (+0,4 %) par rapport à 2016 pour atteindre 6,6 millions de personnes en 2021. Toutefois, le taux de croissance de la population rurale a été quinze fois plus lent que celui observé dans les régions urbaines du Canada (+6,3 %). Les régions rurales comptent moins de 1 000 habitants et ont une densité de population inférieure à 400 habitants par kilomètre carré.

En raison de ces différences en matière de croissance démographique, la proportion de la population qui vit dans les régions rurales a diminué, passant de 18,7 % en 2016 à 17,8 % en 2021.

La population des régions urbaines du Canada augmente plus rapidement que celle des régions rurales en raison d’un taux d’immigration élevé, jumelé au fait que la plupart des immigrants s’installent dans les grandes régions urbaines.

La population rurale affiche le taux de croissance le plus rapide au Nunavut, tandis que le taux de déclin le plus marqué est observé à Terre-Neuve-et-Labrador

Comme c’était le cas à l’échelle nationale, la population vivant dans les régions urbaines a augmenté à un rythme plus rapide que la population vivant dans les régions rurales de chaque province et chaque territoire, à l’exception du Nunavut. Par exemple, en Colombie-Britannique, la population vivant dans les régions urbaines a augmenté de 8,7 % comparativement à une augmentation de 0,5 % pour la population vivant en milieu rural.

Toutefois, le tableau 1 montre que le nombre absolu de personnes vivant en milieu rural a augmenté dans la plupart des provinces et des territoires.

De 2016 à 2021, la population rurale a augmenté au rythme le plus rapide au Nunavut (+10,3 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (+6,2 %).

En revanche, la population rurale a diminué à Terre-Neuve-et-Labrador, dans les Territoires du Nord-Ouest, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba et au Nouveau-Brunswick (tableau 1).

Les différences dans les modèles de migration interne sont souvent à la base des divers taux de croissance de la population rurale au pays. Par exemple, de 2016 à 2021, la croissance de la population rurale en Colombie-Britannique, en Ontario et au Québec a été stimulée par la migration intraprovinciale. Les régions rurales de la Colombie-Britannique ont également bénéficié d’une migration interprovinciale positive, tout comme celles de la Nouvelle-Écosse. Inversement, les régions rurales de la Saskatchewan et de l’Alberta ont subi des pertes de population en raison de la migration intraprovinciale et interprovinciale durant cette période.

Tableau 1
Population rurale et taux de croissance (2016 à 2021)
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Population rurale et taux de croissance (2016 à 2021) Population rurale en 2016, Population rurale en 2021, Croissance de la population rurale, 2016 à 2021 et Croissance de la population urbaine, 2016 à 2021, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Population rurale en 2016 Population rurale en 2021 Croissance de la population rurale, 2016 à 2021 Croissance de la population urbaine, 2016 à 2021
nombre pourcentage
Canada 6 575 373 6 601 982 0,4 6,3
Terre-Neuve-et-Labrador 217 988 204 086 -6,4 1,6
Île-du-Prince-Édouard 78 498 83 350 6,2 10,2
Nouvelle-Écosse 393 629 398 776 1,3 7,7
Nouveau-Brunswick 380 919 380 490 -0,1 7,9
Québec 1 591 306 1 614 878 1,5 4,8
Ontario 1 857 981 1 888 658 1,7 6,4
Manitoba 343 136 338 894 -1,2 7,3
Saskatchewan 364 848 358 716 -1,7 5,5
Alberta 667 803 650 027 -2,7 6,3
Colombie-Britannique 631 776 634 976 0,5 8,7
Yukon 14 142 14 627 3,4 17,8
Territoires du Nord-Ouest 15 003 14 267 -4,9 0,1
Nunavut 18 344 20 237 10,3 -5,6

En outre, la proportion des Canadiens vivant dans les régions rurales varie grandement selon la province ou le territoire.

Les provinces de l’Atlantique comptent la plus forte proportion de personnes vivant dans les régions rurales, suivies du Manitoba et de la Saskatchewan, tandis que l’Ontario, le Québec, l’Alberta et la Colombie-Britannique ont une proportion beaucoup plus faible de personnes vivant en milieu rural.

La graphique 1 montre une tendance à long terme de 2011 à 2021, période pendant laquelle la proportion de Canadiens vivant dans les régions rurales a diminué, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, du Nouveau-Brunswick et du Nunavut.

Graphique 1 Proportion de la population vivant dans les régions rurales en 2011, 2016 et 2021

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1 2011, 2016 et 2021, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
2011 2016 2021
pourcentage
Canada 18,9 18,7 17,8
Terre-Neuve-et-Labrador 40,6 41,9 40,0
Île-du-Prince-Édouard 53,3 54,9 54,0
Nouvelle-Écosse 43,4 42,6 41,1
Nouveau-Brunswick 47,5 51,0 49,1
Québec 19,4 19,5 19,0
Ontario 14,1 13,8 13,3
Manitoba 27,6 26,8 25,3
Saskatchewan 33,2 33,2 31,7
Alberta 16,9 16,4 15,2
Colombie-Britannique 13,8 13,6 12,7
Yukon 39,3 39,4 36,4
Territoires du Nord-Ouest 40,8 35,9 34,7
Nunavut 51,8 51,0 54,9

En outre, une proportion beaucoup plus élevée de la population de chacun des trois territoires habite dans les régions rurales comparativement à la moyenne nationale.

La proportion de la population vivant en milieu rural est restée relativement stable au Yukon et au Nunavut depuis 2011. Toutefois, la population rurale des Territoires du Nord-Ouest a diminué depuis 2011, en raison des pertes liées à la migration vers Yellowknife et vers d’autres provinces et territoires.

La population rurale augmente plus rapidement au Canada que dans les autres pays du G7

Comparativement aux autres pays du G7, le Canada a connu la croissance la plus rapide de la population rurale (+0,4 %) de 2016 à 2021 (tableau 2).

En fait, le Canada et l’Allemagne (+0,1 %) étaient les seuls pays du G7 à afficher des taux de croissance positifs en ce qui a trait à la population rurale.

Bien que le Canada ait le taux de croissance de la population rurale le plus élevé parmi les pays du G7, il occupe le quatrième rang pour ce qui est de la proportion de sa population vivant en milieu rural (17,8 %) par rapport aux autres pays du G7, après le Japon (8,2 %), le Royaume-Uni (16,1 %) et les États-Unis (17,3 %).

Tableau 2
Taux de croissance (2016-2020Tableau 2 Note 1) et proportion de la population ruraleTableau 2 Note 2 (2020Tableau 2 Note 1) dans les pays du G7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux de croissance (2016-2020) et proportion de la population rurale (2020) dans les pays du G7. Les données sont présentées selon Pays (titres de rangée) et Taux de croissance et Proportion de la population, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Pays Taux de croissance Proportion de la population
pourcentage
Japon -4,7 8,2
Royaume-Uni -3,6 16,1
États-Unis -2,5 17,3
Canada 0,4 17,8
France -4,3 19,0
Allemagne 0,1 22,5
Italie -5,6 29,0

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Les effets de la pandémie de COVID-19 sur la croissance démographique dans les régions rurales du Canada

La pandémie de COVID-19 continue d’avoir des répercussions sur la vie des Canadiens, même si ces répercussions ne sont pas égales partout au pays. Différentes régions et différents segments de la société ont ressenti les effets plus que d’autres tout au long de la pandémie. Par exemple, on a déterminé que les Canadiens vivant dans des régions éloignées, qui sont souvent des régions rurales, ont constitué un groupe hautement prioritaire au cours de la campagne de vaccination parce que leur emplacement posait des défis particuliers en ce qui concerne la livraison et l’administration du vaccin.

La pandémie a eu des répercussions sur la dynamique démographique des régions rurales, principalement attribuables à l’adoption rapide du télétravail, au désir accru d’habiter dans une communauté à faible densité et au déclin de la migration internationale.

La transition rapide vers le télétravail, survenue au cours de la pandémie, a permis aux gens de chercher des marchés du logement plus abordables dans les banlieues ou les régions rurales. De plus, les ententes de télétravail permettent maintenant à de nombreuses personnes vivant actuellement en région rurale d’accéder au marché du travail urbain sans avoir à déménager. Ces deux changements peuvent contribuer à une croissance positive de la population rurale. Depuis mars 2020, 20 % à 40 % de la population active faisait du télétravail, en hausse par rapport à 5,7 % en février 2020, juste avant la pandémieNote 2.

Les avis de rester à la maison émis pendant la pandémie peuvent également avoir augmenté l’intérêt envers les quartiers à faible densité comportant des arrière-cours et des espaces verts publics abondants. Partout au pays, les particuliers qui cherchent à quitter les régions urbaines à forte densité ont déménagé vers les banlieues et les régions rurales adjacentes aux centres urbains.

Les données provenant du Programme des estimations démographiques de Statistique Canada ont montré que, pendant la période de 2020 à 2021, de nombreuses divisions de recensement comportant une part considérable de terres rurales près de grands centres urbains ont connu une croissance démographique supérieure à la moyenne quinquennale précédente. Par exemple, les divisions de recensement de L’Assomption, Joliette, Marguerite-D’Youville, Mirabel et Roussillon, à l’extérieur de Montréal, ont connu une croissance démographique supérieure à la moyenne quinquennale précédente. La croissance démographique marquée dans ces régions est en partie due à des taux de migration interne élevés. Ce type de migration n’est pas un phénomène nouveau, mais il pourrait avoir été accéléré par la pandémie. Néanmoins, ces tendances migratoires, observées dans le Programme des estimations démographiques et dans les données du recensement, contribuent ultimement à une croissance positive de la population rurale.

La proportion des Canadiens vivant en milieu rural est en baisse constante depuis 1867. Au cours des dernières années, ce phénomène a été principalement attribuable à un grand nombre d’immigrants s’installant dans les régions urbaines, ce qui a entraîné une croissance démographique plus élevée à ces endroits par rapport aux régions rurales. Les taux de migration internationale, qui ont atteint un creux sans précédent, ont ralenti le taux de croissance de la population urbaine et ont donc atténué le déclin observé dans la proportion de Canadiens vivant en milieu rural.

Les données annuelles du Programme des estimations démographiques de Statistique Canada fournissent des renseignements sur les tendances démographiques plus fréquemment que le recensement. Comme ces données se complètent, elles permettent à Statistique Canada de continuer à surveiller l’effet de la pandémie de COVID-19 sur la population canadienne, y compris dans les communautés rurales entre les recensements.

Afin de faciliter l’accès aux statistiques axées sur les collectivités et les régions rurales du Canada, Statistique Canada a récemment mis au point le portail des statistiques sur le Canada rural.

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Les régions rurales ne sont pas toutes identiques

Bien que diviser la masse terrestre du Canada en régions rurales et urbaines soit un exercice utile, à lui seul, cet exercice ne donne qu’un portrait incomplet de la population nationale.

D’une part, il existe des régions classées comme rurales dans chaque région métropolitaine de recensement (RMR) à l’échelle nationale, y compris dans la plus grande RMR du Canada, soit Toronto. D’autre part, de nombreuses régions urbanisées sont situées dans des endroits éloignés (voir la carte 1), loin des autres centres urbains.

Par exemple, les agglomérations de recensement de Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest), de Prince Rupert (Colombie-Britannique) et de Thompson (Manitoba) ont toutes une population de plus de 10 000 habitants, mais sont situées dans des régions du pays relativement éloignées.

Afin de faciliter l’analyse des tendances démographiques dans les régions rurales et urbaines du Canada, un indice d’éloignement classe les municipalités (subdivisions de recensement) en cinq groupes, allant des régions facilement accessibles aux régions très éloignées (l’encadré contient plus de renseignements sur la définition de l’éloignement).

Carte 2 Régions rurales et urbaines au sein de la région métropolitaine de recensement de Toronto, au Canada, 2021

Carte 2  Régions rurales et urbaines au sein de la  région métropolitaine de recensement de Toronto, au Canada, 2021

Description de la carte 2

Le titre de la carte est « Régions rurales et urbaines au sein de la région métropolitaine de recensement de Toronto, au Canada, 2021 ».

Cette carte illustre l'étendue des régions urbaines à l'intérieur et autour de la région métropolitaine de recensement de Toronto en 2021. Les régions urbaines sont identifiées en vert tandis que les régions rurales sont identifiées en gris.

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Classification des municipalités canadiennes selon l’indice d’éloignement

Statistique Canada a mis au point un indice d’éloignement qui varie de 0 (région facilement accessible) à 1 (région très éloignée) pour chaque municipalité (subdivision de recensement) au Canada. Cet indice est utile pour nuancer les tendances de croissance démographique dans les régions rurales du paysNote 3.

Dans le présent article, l’indice sert à classer les municipalités en cinq grands groupes, des régions facilement accessibles aux régions très éloignées (tableau 3). L’indice d’éloignement attribue une valeur à chaque municipalité en fonction de la proximité géographique des régions urbaines (centres de services et de population) et de la taille de la population de ces régions urbaines. L’éloignement est un facteur déterminant important des résultats socioéconomiques et en matière de santé et, par conséquent, il constitue un indicateur essentiel pour l’exécution des politiques et des programmes.

Tableau 3
Catégories d’éloignement regroupées selon la valeur de l’indice d’éloignement
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Catégories d’éloignement regroupées selon la valeur de l’indice d’éloignement. Les données sont présentées selon Catégorie d’éloignement (titres de rangée) et Valeur de l’indice d’éloignement, calculées selon nombre unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Catégorie d’éloignement Valeur de l’indice d’éloignement
nombre
Région facilement accessible 0 à 0,15
Région accessible 0,15 à 0,2889
Région moins accessible 0,2889 à 0,3898
Région éloignée 0,3898 à 0,5532
Région très éloignée 0,5532 à 1

Cette classification a été utilisée à partir de l’examen de la documentation existante (voir Élaboration de catégories utiles permettant de distinguer les niveaux d’éloignement au Canada).

Les lecteurs doivent également noter que presque toutes les municipalités des trois territoires sont classées dans les catégories des régions très éloignées ou éloignées, selon l’indice d’éloignement de Statistique Canada.

Seule Whitehorse (la capitale territoriale du Yukon) est classée dans la catégorie des régions moins accessibles au Yukon, et aucune autre municipalité de ce territoire n’appartient aux catégories des régions très éloignées ou éloignées.

Les deux autres capitales territoriales, Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) et Iqaluit (Nunavut) sont classées dans la catégorie des régions éloignées.

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Carte 3 Classification des municipalités canadiennes selon l’indice d’éloignement, 2021

Carte 3 Classification des municipalités canadiennes selon l'indice d'éloignement, 2021

Description de la carte 3

Le titre de la carte est « Classification des municipalités canadiennes selon l’indice d’éloignement, 2021 ».

Cette carte illustre les subdivisions de recensement à travers le Canada, classées en cinq zones d’éloignement selon leur indice d’éloignement. Les cinq catégories sont région facilement accessible, région accessible, région moins accessible, région éloignée, région très éloignée. Chaque catégorie est identifiée d'une nuance de violet, les régions facilement accessibles sont la nuance de violet la plus foncée tandis que les régions les plus éloignées sont la nuance de violet la plus claire. Une catégorie supplémentaire en gris clair identifie les zones pour lesquelles un indice d'éloignement n'est pas disponible.

Selon cette classification, la plupart des Canadiens (88,0 %) vivent dans des municipalités classées dans les catégories des régions facilement accessibles et accessibles (violet foncé sur la carte 3). Toutefois, ces municipalités ne représentent que 6,1 % de la masse terrestre du Canada.

Fait notable, plus de la moitié des personnes vivant dans les municipalités désignées comme communautés autochtonesNote 4 vivent dans les régions très éloignées ou éloignées du Canada, comparativement à moins de 5 % des Canadiens vivant dans des municipalités qui ne sont pas désignées comme communautés autochtones.

Ces tendances montrent l’ampleur des différences dans la répartition géographique de certains groupes de population, comme les peuples autochtones, par rapport à d’autres groupes. En outre, il est bien connu que la plupart des immigrants s’installent dans les plus grands centres urbains du Canada, comme Toronto, Montréal, Vancouver, Ottawa–Gatineau, Calgary ou Edmonton.

Les régions facilement accessibles comprennent les plus grands centres urbains du Canada. En outre, en 2021, la densité de population des municipalités dans les régions facilement accessibles (212 personnes par kilomètre carré) est beaucoup plus élevée que la moyenne nationale de 4,2 personnes par kilomètre carré.

À l’inverse, la population vivant dans les municipalités classées comme étant moins accessibles, éloignées ou très éloignées (violet pâle sur la carte 3) représentait les trois quarts (74,6 %) de la masse terrestre, mais seulement 12,0 % de la population totale du Canada. Une proportion supplémentaire de 19,3 % de la masse terrestre canadienne était inoccupée. Par conséquent, la densité moyenne de population était très faible dans ces régions, atteignant 0,1 personne par kilomètre carré dans les municipalités classées comme très éloignées.

La croissance de la population dans les municipalités éloignées est moins rapide que dans le reste du pays

Les communautés éloignées doivent souvent composer avec des prix des aliments plus élevés que la moyenne en raison des coûts d’expédition élevés associés aux régions éloignées. En outre, l’accès à de nombreux services, comme les soins de santé, est beaucoup plus restreint dans ces régions. Ces défis touchent souvent de façon disproportionnée les communautés autochtones, car elles ont tendance à être situées dans des endroits plus éloignés.

En moyenne, la population des municipalités classées comme étant facilement accessibles a augmenté à un rythme plus de deux fois plus rapide que les régions moins accessibles, éloignées et très éloignées (tableau 4) de 2016 à 2021.

Les régions facilement accessibles et les régions accessibles sont généralement situées à proximité ou à l’intérieur de grandes régions urbaines. Ainsi, le phénomène de l’étalement urbain pourrait être un élément qui explique les taux de croissance démographique contrastants entre ces régions et les régions éloignées.

Le taux de croissance démographique des municipalités très éloignées (-2,7 %) a été négatif, tandis que celui des municipalités éloignées n’a pas changé de 2016 à 2021. La majorité des habitants des municipalités très éloignées vivaient dans l’un des trois territoires, et seuls les Territoires du Nord-Ouest (-1,7 %) ont affiché un déclin démographique.

Tableau 4
Indicateurs de population par catégorie d’éloignement
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Indicateurs de population par catégorie d’éloignement. Les données sont présentées selon Catégorie d’éloignement (titres de rangée) et Nombre de subdivisions de recensement , Pourcentage de la superficie des terres, Proportion de la population en 2021, Taux de croissance de 2016 à 2021, Population moyenne et Densité moyenne de la population (personnes/km2), calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Catégorie d’éloignement Nombre de subdivisions de recensement Pourcentage de la superficie des terres Proportion de la population en 2021 Taux de croissance de 2016 à 2021 Population moyenne Densité moyenne de la population (personnes/km2)
nombre pourcentage nombre
Régions facilement accessibles 772 1,4 68,6 5,9 32 875 211,8
Régions accessibles 1 100 4,8 19,4 5,4 6 514 17,1
Régions moins accessibles 1 411 8,1 7,6 20,0 2 001 3,9
Régions éloignées 1 236 37,0 3,7 0,0 1 100 0,4
Régions très éloignées 604 29,4 0,7 -2,7 435 0,1
s.o.Tableau 4 Note 1 38 19,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Les trois territoires s’urbanisent, comme le reste du pays

Bien que la plupart des municipalités des trois territoires soient classées comme éloignées, elles abritent également des centres urbains, qui sont concentrés dans 12 municipalités : Whitehorse au Yukon; Yellowknife, Hay River, Inuvik et Fort Smith dans les Territoires du Nord-Ouest; et Iqaluit, Rankin Inlet, Arviat, Baker Lake, Cambridge Bay, Kugluktuk et Gjoa Haven au Nunavut.

Les municipalités de Whitehorse, Yellowknife et Iqaluit sont les plus populeuses de leurs territoires respectifs. Ensemble, elles représentaient près de la moitié de la population totale des territoires (47,4 %). Whitehorse représente le logis de 70,1 % de la population du Yukon, tandis qu’environ la moitié des habitants des Territoires du Nord-Ouest vivent à Yellowknife (49,5 %) et un cinquième des habitants du Nunavut vivent à Iqaluit (20,2 %).

Les populations de Whitehorse (+12,4 % par rapport à +12,1 %) et de Yellowknife (+3,9 % par rapport à -1,7 %) ont connu une croissance plus rapide que celle du territoire où elles se trouvent, tandis que la population d’Iqaluit (-4,0 %) a connu un déclin par rapport à celle du Nunavut, qui a augmenté de 2,5 %.

Le tableau 5 présente des chiffres sur la croissance démographique dans d’autres municipalités populeuses des trois territoires. Malgré le déclin démographique de cinq municipalités de 2016 à 2021, deux municipalités ont connu une faible variation et six ont connu une croissance plus rapide que les régions rurales, principalement en raison de la migration interne. Comme c’est le cas dans le reste du Canada, les territoires s’urbanisent de plus en plus.

Tableau 5
Population et taux de croissance démographique des municipalités les plus peuplées, Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut, 2016 et 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Population et taux de croissance démographique des municipalités les plus peuplées. Les données sont présentées selon Territoire (titres de rangée) et Municipalités, Population en 2016, Population en 2021 et Taux de croissance de 2016 à 2021, calculées selon nombre et pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Territoire Municipalités Population en 2016 Population en 2021 Taux de croissance de 2016 à 2021
nombre pourcentage
Yukon Whitehorse 25 085 28 201 12,4
Territoires du Nord-Ouest Yellowknife 19 569 20 340 3,9
Hay River 3 528 3 169 -10,2
Inuvik 3 243 3 137 -3,3
Fort Smith 2 542 2 248 -11,6
Nunavut Iqaluit 7 740 7 429 -4,0
Rankin Inlet 2 842 2 975 4,7
Arviat 2 657 2 864 7,8
Baker Lake 2 069 2 061 -0,4
Cambridge Bay 1 766 1 760 -0,3
Kugluktuk 1 491 1 382 -7,3
Gjoa Haven 1 324 1 349 1,9

Les prochaines diffusions enrichiront le portrait de la population diversifiée du Canada, ce qui comprend la population des régions rurales et éloignées, en fournissant plus de détails sur leur composition sociodémographique. Il est essentiel de tenir compte des caractéristiques de ces régions pour continuer à offrir des services publics pertinents dans l’ensemble du pays.

Remerciements

Ce rapport a été élaboré par Karl Chastko, Patrick Charbonneau et Laurent Martel du Centre de démographie de Statistique Canada, avec l’apport d’autres membres du centre, et la collaboration du personnel du Secrétariat des domaines spécialisés du recensement, de la Division des opérations du recensement, et de la Direction des communications et de la diffusion.

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